A La Coquille lectures internationales ce jeudi avec : Mo’, Marie, Annick, Dom, Isaline, Rose, Yveline, et Vincent qui ont présenté une grande diversité littéraire.

Nous n’avons pas hésité à sortir de l’hexagone pour aller en Espagne, en Suède, en Norvège, aux Etats-Unis. De beaux voyages en plumes et en mots. Mais il était aussi question de regards plus ou moins suspects.
Lorsque lui arriva cette histoire de pigeon qui, du jour au lendemain, bouleversa son existence, Jonathan Noël avait déjà dépassé la cinquantaine, il avait derrière lui une période d’une bonne vingtaine d’années qui n’avait pas été marquée par le moindre événement, et jamais il n’aurait escompté que pût lui arriver rien de notable sauf de mourir un jour. Et cela lui convenait tout à fait. Car il n’aimait pas les événements, et il avait une véritable horreur de ceux qui ébranlaient son équilibre intérieur et chamboulaient l’ordonnance de sa vie. Qu’est-ce qu’un « événement » ? Que se passe-t-il, en somme, quand « il se passe quelque chose » dans la vie d’un homme ? Tel est au fond le sujet, étonnamment simple et profond, de ce nouveau conte philosophique et cocasse de l’auteur du « Parfum ».
Suivi en langue espagnole, dont Mo’ a lu quelques extraits qui nous ont enchantés :
Un personaje singular descubre cierto día la presencia inesperada de una paloma ante la habitación en la que reside. Este percance, imprevisto y minúsculo, cobra proporciones aterradoras en la mente del protagonista, y convierte en una pesadilla pavorosa y grotesca a un tiempo la jornada de su vida, de la que el lector será testigo. Maestro de la alusión y de lo obsesivo, Süskind revela una vez más su don de edificar, sobre la paradoja o la rareza aparentes, una reveladora metáfora moral del trasfondo de la existencia humana (traduction capturée sur internet)

Puis un livre intime et familial. Pour la première fois, l’histoire de l’amour fou qui unit durant dix-huit ans Madeleine et Léo Ferré est racontée de l’intérieur, par la fille de Madeleine, qui partagea leur quotidien dès l’âge de cinq ans. Celle pour qui Léo Ferré écrivit « Jolie môme » évoque la misère des débuts, le succès, la gloire et… les dérives. Elle assiste à la création de plus de deux cents chansons, aux rencontres avec André Breton, Aragon, Louise de Vilmorin, le prince Rainier pour ne citer qu’eux et partage la passion du couple pour les animaux, des Saint-Bernard aux oiseaux en passant par les chimpanzés ! Témoin privilégié de cette époque peu connue de la vie de Léo Ferré, Annie Butor réhabilite la mémoire de sa mère et trace un portrait émouvant, mais sans concession, de ces deux êtres exceptionnels. Un témoignage unique.
Un regard particulier avec un poulpe. De ville en ville, Laure fuit le souvenir de l’homme qui l’a trahie. À bout de désespoir, un jour de froid et de grand vent, elle suit un groupe d’enfants qui visitent un aquarium. Là, derrière une paroi de verre, dans une obscure gloire violette, l’attend un étrange messager d’espérance.
Mutée disciplinairement à New York, Colorado, un petit village du fin fond de l’Amérique, raciste, sans couverture mobile et où il ne se passe jamais rien, la lieutenant de police de couleur noire, à forte corpulence, Agatha Crispies a trouvé un échappatoire à son désœuvrement dans l’animation d’un club de lecture au sein du commissariat. Mais alors qu’elle désespérait de pouvoir un jour enquêter à nouveau sur un meurtre autre que celui d’un écureuil, une série d’effroyables assassinats et disparitions viennent (enfin) troubler la tranquillité des lieux, mettant à l’épreuve ses connaissances littéraires.
Un homme mort depuis quatre mois, retrouvé devant sa télé allumée ; un autre dans une forêt de sapins avec, dans la poche, un prospectus sur lequel la police retrouve les empreintes d’un tueur en série américain, c’est bien plus qu’il n’en faut pour lancer Line Wisting, journaliste à VG, et son père William, inspecteur de la police de Larvik, dans des enquêtes dont ils ne peuvent mesurer les conséquences… A quelques jours de Noël, par moins quinze et sous la neige, va s’engager une des plus incroyables chasses à l’homme que la Norvège ait connues.
Situé deux cents ans avant Beloved, Un don évoque, dans la même prose lyrique et verdoyante qui caractérisait son précédent roman, le monde beau, sauvage et encore anarchique qu’était l’Amérique du XVIIe siècle. Toni Morrison a redécouvert une voix pressante et poétique qui lui permet d’aller et venir avec autant de rapidité que d’aise entre les mondes de l’histoire et du mythe, entre l’ordinaire de la vie quotidienne et le royaume de la fable… Une écriture si particulière d’un sous texte à s’approprier comme des chemins de traverse.

Les auteurs et les oeuvres ayant été référencés ce jour par les lecteurs de l’A.L. :

« La Paloma » en espagnol « Le Pigeon » en français, comparatif intéressant avec la traduction, roman de Patrick SUSKIND
« Comment voulez-vous que j’oublie » biographie de Annie BUTOR
« L’encre du poulpe » nouvelle de Sylvie GERMAIN
« Tout un été sans Facebook » roman policier de Robien PUERTOLAS
« L’usurpateur » roman policier de Jorn LIER HORST
« Un don » roman de Toni MORRISON

Du côté de la presse : Magazine LIRE de juillet 2022 pour les romans de l’été et Le Figaro Littéraire « Les nouveaux agents littéraires en France »

Notre prochain rendez-vous sera fixé au jeudi 14 juillet 2022 à La Coquille à 15 h.