Dans le cadre des « Nuits de la Lecture » organisé par le Centre National des Lettres qui a validé notre organisation, nous nous sommes réunis nombreux pour participer à cet évènement. Avec : Josiane, Marie (1), Marie (2), Gabrielle, Rose, Fleur, Marie-France, Annick, Yveline, Isaline, Vincent, et Valdo.

Banlieue ouest de Paris, aux environs de Saint-Cloud… Presque invisible dans la Grande Rue, coincée entre des commerces, l’épicerie-buvette du Père Maurice tient bon et on y déguste toujours un fameux petit vin… Malgré la devanture usée par le temps, le tenancier sait mettre à l’aise aussi bien les habitués que le simple chaland de passage. Voici l’histoire d’une buvette, portée par des personnages hauts en couleurs, à la verve et à l’humour parfois décapants. À consommer sans modération…

Les mots chantent au soleil des Antilles et les proverbes créoles éternels nous emportent dans la truculence douce à entendre et nous conduisent à la réflexion philosophique et morale. Une lecture savoureuse.

Un roman de l’urgence de vivre : Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple. Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence. Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile. Un livre aux dialogues impeccables et aux personnages touchants d’humanité. Psychologies magazine. Bouleversant

« Une nuit, ton fils s’est tué dans sa chambre, au premier étage de votre maison. Au matin à huit heures, avec son père tu l’as trouvé. Depuis, à voix basse, tu lui parles. Tu lui demandes s’il se souvient. La mer étale à huit heures du soir, les talus hérissés d’iris, les pierres de la cour tièdes sous la peau du pied, les filles dont les yeux sourient, toutes les choses belles et la lande silencieuse. Tu espères tant qu’il est parti gonflé d’elles. Mais comme tu n’es pas sûre qu’en aide, en ailes, ces choses lui soient venues cette nuit-là, tu les lui donnes par la pensée, la respiration, le murmure. » Avec une sensibilité vibrante, lumineuse et poétique, l’auteur dit l’après : comment exister sans celui dont on respecte silencieusement le choix d’être parti ? Quelle place trouver parmi les vivants et comment leur dire, à travers ce livre, toute la beauté du monde ? Un bijou littéraire.

Que s’est-il réellement passé dans le pavillon de chasse de Mayerling où F Archiduc Rodolphe de Habsbourg, fils de Sissi et de l’Empereur François-Joseph, et appelé à régner, a trouvé la mort avec sa maîtresse Mary Vetsera ? Suicide ou complot ? Cela fait plus d’un siècle que les deux hypothèses s’affrontent. Il n’y avait que quatre témoins. L’un d’entre eux, le Comte Hoyos, va libérer sa conscience en transmettant le secret à son frère cadet. Ce testament, transmis verbalement de père en fils, ou au frère cadet, est parvenu au jour-naliste franco-autrichien Ladislas de Hoyos, celui qui après avoir retrouvé Klaus Barbie, présenta le journal de TF1. N’ayant pas de fils, il l’a transmis à son demi-frère cadet, François Varay, auteur de ce récit. Ce dernier plaide pour la recherche de la vérité en apportant cette nouvelle révélation, au-delà des reconstitutions romanesques qui ne rendent pas compte du caractère réel de Rodolphe, mélange de modernisme et de légèreté viennoise.

Un livre dont on a pas fini de parler : On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre… Ce récit nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir. De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir. Grand prix du roman de l’Académie Française 2022.

C’est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C’est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C’est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C’est surtout une drôle d’expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d’écriture, dans ce pays qu’on ne sait comment nommer : la vieillesse, l’âge ? Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l’âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint – nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d’achat – en même temps qu’on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur… Plus de cinquante après l’ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu’est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l’essence même de notre finitude. « Tu as quel âge ? » Seuls les enfants osent vous poser aujourd’hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j’essaie de montrer que la sensation de l’âge, l’expérience de l’âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d’existence. Attention, ce livre n’est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu’un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c’est une question de civilisation. Continuons le combat !

Nous avions déjà évoqué ce magnifique roman il y a quelques années mais il ne prend pas une ride, toujours d’actualité, il est intemporel son sujet l’exige. Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école. Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée. Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade. Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est réservé et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité. Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Ce travail du roman graphique nous laisse pantois beauté, talent et témoignage personnel. « Ton projet me donne des sueurs froides… Tu aurais pu attendre qu’on soit morts… À la sortie de ton livre, on prendra de longues vacances, loin de tout, de nos amis, de nos voisins ! », dit Jean-Paul à son fils, Emmanuel Lepage. «J’ai besoin de savoir d’où vous venez, vous et les autres. J’ai besoin de comprendre ce qui vous a poussé à créer une vie communautaire», réplique Emmanuel. Tout est là. Comprendre. Comprendre pourquoi ses parents et cinq autres couples, tous «chrétiens de gauche», venus de milieux différents, se connaissant à peine, ont un jour décidé de faire «communauté». Comprendre pourquoi, aujourd’hui comme hier, des gens inventent d’autres façons d’être ensemble, et comprendre pourquoi ça le touche si profondément. Pour comprendre, il faut interroger, écouter, plonger dans ses souvenirs. En partant de son récit familial, Emmanuel Lepage, finalement, retrace une histoire sociale de la France des années 1960 et 1970, comme il interroge les tentatives d’aujourd’hui de « tout remettre à plat ». Un livre qui pourrait bien contenir les principaux questionnements qui traversent l’oeuvre d’Emmanuel Lepage : l’enfance, le partage, l’engagement, la transmission. De l’intime à l’universel, Cache-cache bâton restera comme le grand oeuvre d’Emmanuel Lepage.

Immense merci de nous avoir replongé dans l’atmosphère de la Grosse Pomme. À New York, dans les années quarante, un enfant enfermé dans un sous-sol regarde les chaussures des passants. Pauvre, sans autre protection que celle d’une mère excentrique, Claude Rawlings semble destiné à demeurer spectateur d’un monde inaccessible. Mais dans la chambre du fond, enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude va se découvrir lui-même : il est musicien. Ce livre est l’histoire d’un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, jalonné de mille rencontres, amitiés, amours, le conduira dans les salons des puissants, et jusqu’à Carnegie Hall … La musique, évidemment, est au centre du livre – musique classique, grave et morale, mais aussi la pulsation irrésistible du jazz. Autour d’elle, en une vaste fresque foisonnante de personnages, Frank Conroy brosse le tableau fascinant, drôle, pittoresque et parfois cruel d’un New York en pleine mutation.

Les auteur(e)s et leurs œuvres citées sont :

« La buvette du Père Maurice » par Isaline REMY (merci!)
« Tout le bleu du ciel » par Melissa DA COSTA
«  Nuit de septembre » par Angélique VILLENEUVE
«  Mayerling, la vérité révélée » par François VARAY
« Le mage du Kremlin » par Giuliano DA EMPOLI
« La voyageuse de nuit » de Laure ADLER
«  La tresse » de Laetitia COLOMBANI
« Cache cache bâton » de Emmanuel LEPAGE
« Corps et âme » de Frank CONROY

Vous remarquerez que pour les Nuits de la lecture, deux de nos ouvrages présentés ont dans leurs titres le mot nuit, un hasard ? Peut-être pas car les grands esprits se rencontrent…

Notre prochain rendez-vous aura lieu jeudi 26 janvier 2023 à 15 h à l’ancienne mairie salle du conseil.