Dans la verdure du jardin de l’Atelier des Créateurs, et à ciel ouvert et soleil donnant, nos lectures ont été partagées par : Marie-France, Catherine, Michèle, Dominique, Isaline et notre Vincent dont c’était l’anniversaire hier !

Nous avons démarré sur les rails d’une histoire « fleuve noir » : descendu un peu vite du train Paris-Nice, un cadavre anonyme vient faire dérailler le cours tranquille de la bonne vieille guerre des polices. Heureusement il y a Pimpin, le flic gauchiste, Sandro, le dandy millionnaire, et Taffanelli, un policier respectivement niçois, alcoolique et camé. Censés démêler les fils d’une affaire qu’en haut lieu on préférerait à jamais embrouillée, nos trois mousquetaires sont tour à tour lâchés par leur service, traqués par des tueurs à gages et confrontés à une hallucinante vengeance familiale. Noir cadavre exquis ? Polar à trois têtes ? Attention à la marche…
C’est l’aube. L’air est doux. Le vieux Simm et son chien Bic traversent un village encore endormi. Brusquement, un volet claque, et la façade de l’hôtel Splendide s’illumine d’un visage inconnu – la rencontre est fugitive, immense et joyeuse. Mais soudain les murs se lézardent et tout bascule dans un tremblement de terre. Dans les ruines, au milieu des cris et des larmes, Simm veut retrouver le jeune étranger avec lequel il a échangé un regard quelques secondes avant le drame. Dans la folie qui suit le séisme, il gesticule, crie, tire les sauveteurs par le bras. Là, il est là ! Il l’a vu… Ce roman poétique mélange plusieurs formes d’écritures : poèmes, dialogues théâtraux, scénario de cinéma. Et la magie opère…
On fait sa vie. II faut vouloir sa vie. La volonté d’aimer, de vivre est un arbre naturel…  » Pour Hassan, enfant beau et vigoureux il y a peu, aujourd’hui ratatiné comme un pruneau sec et bleu, la vie est un combat depuis que le choléra a posé sur lui son masque cruel. Dans cette course contre la mort, Saddika est là, grand-mère attentive, qui fait un barrage. Contre ceux qui l’épient, qui se méfient, qui veulent lui prendre l’enfant par peur de la contagion. Mais la vieille le sait. S’ils l’emportent, elle ne le reverra jamais. Alors il faut tenir. Jusqu’au sixième jour ! Le sixième jour, ou bien on meurt, ou bien on ressuscite…
Rien, en Poésie, ne s’achève. Tout est en route, à jamais. En d’autres temps, d’autres termes, d’autres élans, la Poésie, comme l’amour, se réinvente par-delà toute prescription. Ne sommes-nous pas, en premier lieu, des créatures éminemment poétiques ?

Venues on ne sait d’où, tendues vers quelle extrémité ? Pétries par le mystère d’un insaisissable De retour d’Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes, le lieutenant Romain Roller est dévasté. Au cours du séjour de décompression organisé par l’armée à Chypre, il a une liaison avec la jeune journaliste et écrivain Marion Decker. Dès le lendemain, il apprend qu’elle est mariée à François Vély, un charismatique entrepreneur franco-américain, fils d’un ancien ministre et résistant juif. En France, Marion et Romain se revoient et vivent en secret une grande passion amoureuse l’imaginaire ? Animées d’une existence qui nous maintient – comme l’arbre – entre terre et ciel, entre racines et créations, mémoires et fictions ?

Un jeune homme est réfugié dans la maison de vacances de ses parents, en bord de mer. Cela ne « va » pas, tout l’engloutit, la pensée de sa mère, sa relation avortée à la seule femme qu’il ait aimée, sa non-existence sociale. C’est un être effrondré, un funambule qui marche au-dessus du vide. Alors qu’il retrouve les siens pour la fête des mères, il apprend qu’il doit se rendre avec son père à un rendez-vous médical dont il ne sait rien.

Juillet 1927. Lucette est déposée par son père dans un petit village où vit son oncle. La jeune citadine va découvrir la vie à la ferme, mais, surtout, un énorme château en ruine, source de mystères inépuisables… Avec un étrange garçon, la jeune femme va se lancer dans une quête prophétique pour empêcher un sorcier maléfique de s’emparer de la pierre de Fal, un puissant artefact magique. Un livre merveilleux, aux illustrations époustouflantes.
Un inédit de Pasolini est un événement en soi. Quand de surcroît il est rédigé sur le mode autobiographique, c’est aussi un document précieux pour percer la personnalité d’un créateur aux talents multiples. Écrit à New York en 1966, Qui je suis se présente comme une interview, réelle ou imaginaire. Au faîte de sa carrière littéraire, atteint d’une grave maladie, Pasolini – qui ne connaît pas encore la célébrité internationale que lui apportera le cinéma – entend faire le point sur son oeuvre et sur lui-même. Ce texte très enlevé, qui foisonne d’informations, livre également des clés sur le passage de la littérature au cinéma, et confie quelques-uns des désirs les plus profonds de l’écrivain.
Une rétrospective de la peinture de Berthe Morizot qui a séjourné à Saint-Quay il y a longtemps mais qui a laissé derrière elle une vingtaine de toiles peintes lorsqu’elle habitait villa Roche Plate.

Les ouvrages et leurs auteurs présentés aujourd’hui :
« La vie duraille » de J.-B. NACRAY est le pseudonyme utilisé par Jean-Bernard Pouy (1946), Daniel Pennac (1944) et Patrick Raynal (1946) pour écrire « La vie duraille », publié aux éditions Fleuve Noir.
« L’autre », « Le sixième jour », « Rythmes » de Andrée CHEDID
« L’insousciance » de Karine TUIL
« Un Funambule » de Alexandre SEURET
« Les fantasmagoriques aventures de Lucette au château de la Hunaudaye » de Anbleizdu et Gaëlle Grizzly – roman graphique
« Qui je suis » de Pier Paolo Pasolini
« Berthe Morizot » Musée d’Orsay

Notre prochain rendez-vous aura lieu jeudi 29 juillet 2021 à l’Atelier des Créateurs à 15 h.