A quelques semaines des vacances de Noël, nous nous sommes retrouvés au Kasino, en compagnie de Marie, Isaline, Marianne (par procuration), Vincent et Valdo.

Les années de travail pour certains ne sont pas dénuées de pénibilité avec une vision de l’exploitation de l’Homme non raccord avec l’évolution avec une Société qui ne change pas vraiment au fil des siècles. Ces feuillets d’usine relatent l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer. Par la magie d’une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes.
A l’approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle devient spectatrice de sa vie et est peu à peu gagnée par un indicible vague à l’âme qu’elle refuse d’affronter. Jusqu’au jour où le destin la fait trébucher… mais ce coup du sort n’est-il pas l’occasion de raviver la flamme intérieure qu’elle avait laissée s’éteindre ?
Puis d’une façon plus légère et parce que Noël nous y amène, les contes sont toujours les bienvenus. Connaissez-vous les « ronds des fées » ? qui dans les clairières sont de forme parfaitement ronde et où rien ne pousse. Les raisons de ce phénomène naturel peuvent être racontées et détournés à travers des récits fantastiques. Les grands spécialistes sont ceux du Plat Pays. Devant l’âtre de la cheminée les mots prennent une dimension surréaliste et c’est un enchantement.

Les ouvrages qui ont été présentés ce jour et leurs auteurs sont :

« A la ligne » de Joseph PONTHUS
« A la lumière du petit matin » de Agnès MARTIN-LUGAND (livre présenté par Marianne par téléphone ce jeudi matin) roman de gare mais sympathique.
« 10 contes du Plat Pays » de Judith DEBRUYN et Denise JARDY-LEDOUX